Sauvegarde Air Gear - Fiche personnage Shiraume

IDENTITEE

Nom : Noyamano
Prénom(s) : Ume
Surnom(s) : Shiraume
Age : 10 ans
Road : Ring Road
Ambition : Faire des poupées, Tuner

PHYSIQUE & MENTAL

Description Physique : (14 lignes Minimum)

" Mikaaaan, j’ai encore sommeil, laisse moi dormir... "

Ume se tourne dans son lit paresseusement, et cache son visage à l’aide d’Hina. Elle aimerait sombrer encore un peu dans le sommeil, repartir pour le monde des rêves où les couleurs et les sens sont différents. Elle ne veut pas quitter son lit bien chaud, ni son pyjama rayé blanc et violet. Son oreiller sent bon, il dégage quelques effluves du shampooing de Ringo. Pressant son visage de petite fille sur celui d’Hina, Ume renonce à son confort et rabat lentement la couverture de son futon.

" ‘Jour Ringo, ‘Jour Mikaaan. "

Hina traîne derrière elle, pendue à une main invisible, que l’on devine sous les longues manches du pyjama. La cadette des soeurs Noyamano ramasse lentement ses affaires, son esprit embué travaillant au ralenti. Le miroir face à elle la reflète, mais elle ne se voit pas encore dedans. Elle enlève à regret son pyjama, la main d’Hina toujours dans la sienne, puis s’observe un moment. Petite fille à la bouille endormie. Ses cheveux encadrent parfaitement la forme de son visage, et chatouillent son corps nu. Ume est fière de ses cheveux, longs et soyeux, surtout quand arrive le moment du bain. Elle glisse son éternel bandeau de pirate et coince une mèche avec, l’ajustant tant bien que mal. Elle enfile rapidement une robe à manches longues, avec un motif de lapin trash dessus. Ume l’aime bien, il est rigolo ce lapin. La voix de Ringo, douce et réconfortante, lui parvient de la cuisine.

" Tu traînes Ume, dépêche toi. "

Ringo a raison, comme toujours. Mais Ume ne se dépêche pas pour autant. Elle continue de s’observer dans la glace, enfile un pantalon à sa taille et ses chaussures habituelles. Elle tourne alors gauchement sur elle, et semble satisfaite de l’effet donné. L’image d’un épouvantail traverse son esprit. Un sourire échangé avec Hina, et Ume se sent prête.

" Ringoooo, j’ai faim ! "

La petite fille court vers la cuisine, enfin réveillée. Si sortir du lit n’est pas amusant, embêter Ikki et manger son petit déjeuner l’est tout autrement !

Description Morale : (14 lignes Minimum)

" Dis moi franchement Hina, pourquoi la maîtresse m’a t-elle punie aujourd’hui ? "

La poupée favorite d’Ume, aux cheveux de serpents et au visage d’alien, ne bronche pas. Bien entendu, les poupées ne parlent pas et ne parleront jamais. Mais pour la cadette, Hina est sa meilleure amie, et son plus juste moyen d’expression. Ses copines d’école trouvent ça très bizarre, mais comme Ume leur confectionne des figurines et autres petits présents, elles se contentent généralement d’ignorer ce fait.

" Tu penses que je n’ai pas été gentille ? Ce n’est pas ma faute si ce garçon m’a embêtée. Il aurait du réfléchir avant de vouloir te voler. "

Ume est une petite fille de 10 ans. Et si ses capacités en Air Trecks dépassent la moyenne, elle n’en reste pas moins une jeune fille sur le plan émotionnel. Une fille de 10 ans ne supporte pas qu’on lui vole sa poupée, et une fille de 10 ans élevée chez les Noyamano se défend farouchement quand tel est le cas.

" De toute façon, je l’aimais pas ce garçon. Il est comme Ikki, grossier et idiot ! Vilain ! Vilain Ikki, vilain garçon ! "

Elle n’est pas simple d’esprit, non. Simplement jeune et insouciante. Et membre des Sleeping Forest, ce qui n’est pas toujours un avantage. Extravagante, la plus jeune des membres du groupe s’est toujours distinguée par son caractère atypique. Une Noyamano de sang et de coeur, tout simplement.

" Ume ? Tu parles toute seule ? "

" Hein ? Non, Mikan ! "

Il est toujours étrange, même pour sa propre famille, d’entendre Ume parler à ses poupées. Mais si ses poupées occupent un grand espace dans son coeur (et dans sa chambre), la famille reste essentielle à ses yeux. Et c’est tendrement qu’Ume s’en va prendre la main de sa grande soeur.

" Dis Mikan, on va faire du catch sur Ikki ? "

ONCE UPON A TIME

Histoire : 40 lignes minimums

" Bonjour, je m’appelle Hina ! Ne vous fiez pas à mon apparence de poupée, je suis la meilleure amie d’Ume. Je suis presque aussi vieille qu’elle, et suis la première de la longue série de poupée qu’elle a confectionné. Alors si quelqu’un peut vous parler d’elle, c’est bien moi. Êtes vous prêts à écouter sagement une poupée de chiffon ? Bien, allons y !

Commençons par son prénom : quelqu’un sait ce qu’il signifie ? Oui ? Et bien Ume [うめ] peut être traduit littéralement par le mot prunier ! Et le prunier est un symbole de pureté, de part ses fleurs blanches et sa tendance à fleurir en avance, entre la fin de l’hiver et le début du printemps ! Je ne vous apprends rien en vous disant que nos prénoms sont le reflet de notre âme. Moi par exemple, je m’appelle Hina. Et Hina signifie poupée traditionnelle ! N’est ce pas magnifique ?

Bien ! Je vois que vous êtes attentifs ! Non, non, ne cherchez pas la signification de Noyamano, nous ne le ferons pas. Par contre, nous allons un peu parlé de son entourage, de sa famille. Et de ce qui rend Ume si particulière. Cette famille est composée de femme, et Ume en est la dernière. Elle est donc toujours très chouchoutée ! Ses soeurs s’occupent merveilleusement bien d’elle ! Mais son nom de famille lui impose également un lourd fardeau : celui d’être une femme forte, indépendante, et sans pitié ! Alors Ume n’est pas une de ces gosses de riches à qui l’on passe tout ses caprices ! Bien au contraire.

Ume est encore jeune, mais elle ride très bien, encore que son talent réside surtout dans sa capacité à fabriquer et améliorer les Air Trecks. Vous seriez surpris de voir ce dont elle est capable avec quelques bouts de métal et des outils ! Un vrai petit génie ! On raconte qu’elle égalerait même Kururu, la prochaine princesse de la Tool ! Ca vous en bouche un coin, hein ? Mais attendez, vous ne connaissez pas la meilleure ! Ume fait partie des Sleeping Forest, la légendaire team des Rois ! Et sa soeur Ringo n’est autre que la Reine des Ronces. Avec pareil compagnie, avouez que ma maîtresse ne peut être qu’un joyau !

Bon d’accord, si je continue à vous la décrire sur ce ton, vous aurez tôt fait de conclure que Shiraume est un vrai démon. C’est pourtant un vrai sucre d’orge cette gamine ! Elle a ses valeurs voyez vous ? Elle ne le montre pas, mais elle aime vraiment les gens qui comptent pour elle. Tenez, si vous embêtez quelqu’un de sa famille, vous pouvez être sûr qu’elle le saura, et vous le regretterez. Et croyez moi, en torture, Ume sait ce qu’elle fait : c’est moi qui la conseille ihi !

Je me répète, mais c’est important : elle est très indépendante pour son âge. Après tout, ce n’est pas parce qu’on à 10 ans qu’on doit forcément ressembler à un mouton et suivre les ridicules idées des adultes ! Oh, je ne dis pas ça pour vous, encore que... Bref, vous avez bien compris : inutile d’essayer de l’amadouer ! Cette gamine aura sentis votre mensonge avant même que vous ne l’inventiez, et c’est retour à la case torture !

Hé ! Toi, dans le fond, arrêtes de baver ! Ume n’a que 10 ans, crois tu vraiment qu’elle s’intéresserait à toi ? Et je doute que tu ai le talent pour pouvoir l’approcher. D’ailleurs, elle ne s’intéresse qu’à très peu de choses dans la vie: les Air Trecks, ses poupées, son gang, et sa famille. Et si tu ne l’as pas encore compris p’tite tête, tu ne fais partie d’aucun de ces groupes. Alors remballes moi ce sourire niais et retourne bosser tes Tricks. "

Bruit de pas. On toque à la porte.

" Chut ! Cachez vous, ce doit être elle ! Uhm ? Vous vous demandez ce qui a pu la séparer de moi ? Et bien, figurez vous qu’Ikki Minami - le corbeau si vous préférez - m’a dérobée pendant le sommeil d’Ume. Mais on dirait qu’elle l’a remarqué, et que ce petit rigolo va passer un sale quart d’heure. Quand je vous disais que c’était une fille forte. Allez, déguerpissez si vous ne voulez pas finir comme lui. Vous n’avez pas l’air d’encaisser aussi bien ! "

La poupée retrouve son immobilité, étendue sur le matelas. Mais a t-elle réellement bougé, ou notre esprit a t-il inventé toute cette discussion ? Nous ne le saurons peut être jamais, car Ume ne parlerait jamais d’elle même aussi ouvertement à des inconnus. Et encore moins à un Rider, alors fuyons pendant que nous le pouvons encore... à moins de vouloir connaître les tortures immondes que nous réserve cette maudite Hina !

Test : (134 lignes minimums)

La confection des poupées

Quelques chuchotements se font entendre, paroles encore inaudibles et incompréhensibles, flot continu de sifflements et de soupirs. Une symphonie d’autres petits bruits les accompagnent, mélange de frôlement de tissu, de coup de pinceau et de fils et d’aiguilles. La pièce mal éclairée semble démesurée sous le jeu des ombres et des lumières. Il n’est d’ailleurs pas évident de distinguer quoi que ce soit, mais une fine silhouette se découpe sur le mur opposé. Une odeur de chocolat envahit la pièce quand un bruit d’aluminium froissé vint rompre le petit concerto. Une nouvelle musique sonne, craquement de carreaux, mâchonnements excités, extase refoulée. Et si ce manège nous surprend, il est pourtant devenu une habitude de la jeune Noyamano.

Depuis toute petite, Ume travaille sans relâche, chaque nuit où elle ne ride pas. Son oeuvre à elle, ce sont les poupées. Ses poupées. Son petit coeur s’emplit de fierté quand elle pose un regard ému sur le papier de chiffon devant elle. Un amas de tissu découpé, de boutons colorés, de fils entrelacés et de peintures bariolées l’entoure. Mais elle n’a d’yeux que pour sa nouvelle création, nouveau bijou de sa collection, perle rare à l’apparence vaguement humaine. Plus que jamais satisfaite, Ume lui cherche un nom et une place. Elle connaît bien entendu toutes ses poupées par leur prénom, et chacune a été (censure)çue dans un but précis et pour une place donnée. Pas de hasard avec Ume.

Le travail est d’une régularité et d’une précision inouïe. Ume confectionne ses poupées jusqu’aux moindres détails, et rien ne lui paraît insignifiant. Elle pourrait coudre des heures entières, puis défaire le tout si le résultat ne lui convenait pas. Les patrons sont dessinés, affinés, améliorés jusqu’à atteindre l’image même qu’Ume se fait d’elle dans son esprit. Le choix des textiles, des feutres, des boutons et des couleurs s’opère avec la même rigueur qu’un Tuner pour des pièces de Trecks. Elle aime d’ailleurs beaucoup comparer ses deux passions. Et s’il est amusant de comparer les deux disciplines pour elle, jamais la petite fille ne pourrait se résoudre à en arrêter une. Ni choisir laquelle des deux la rend la plus heureuse.

L’inspiration lui vient aussi naturellement que certains respirent et pas une poupée est identique à une autre. Les matériaux changent, de même que la fabrication, ou le temps passé. Il lui est arrivé de travailler plus d’un mois sur une même figurine, alors que d’autres étaient (censure)çues et terminées dans la même nuit. Parfois Ume s’imagine un visage et ne (censure)çoit le corps qu’ensuite. Parfois l’inverse. Parfois ce sont les couleurs qui s’imposent, et parfois ce sont les tissus. La création est un processus très simple pour Ume. Il lui suffit d’un rien pour mettre en marche un projet. Ses envies sont multiples, tout comme ses idées, et il lui est facile de les mélanger entre elles.

Ume est extravagante, maladroite et nonchalante. Bizarre diront certains, curieuse diront les autres. Dans tout les cas, ses poupées lui ressemble. Une part d’elle même se trouve dans chaque poupée, et le contraire est vrai aussi. Miroirs de son âme et de son coeur, son caractère n’est pas le seul à transparaître. Les êtres qui lui sont chers renaissent ainsi sous une nouvelle enveloppe de chiffon. Ses soeurs ont toutes une poupée à leur effigie, même s’il est difficile de dire lesquelles. Ikki aussi doit en avoir une, même si Ume elle même ne l’avouerait jamais. La cadette a toujours eu du mal a exprimé ses sentiments, peut être que ce processus artistique est un moyen pour elle de s’extérioriser.

Si elle vous voyait rire, pas de doute qu’elle serait vexée. Ses poupées sont ses enfants, et elle n’attache pas moins d’importance à Hina et ses amies, qu’à sa propre famille. Certes, rien ne vaudrait une partie de jeux de combat avec Mikan, une ballade en Air Treck avec Rika, un bain avec Ringo, ou embêter Ikki en mangeant sa part de viande, mais ne lui demandez pas de choisir entre vous et ses poupées. A votre tour d’être vexé.

Il est tard, et le jour se lèvera dans quelques heures tout au plus. Noyamano vient de déposer un baiser sur sa nouvelle amie et de lui trouver une place auprès de ses nouvelles soeurs. Elle s’apprête à se coucher, et regrettera sûrement d’avoir veiller aussi tard quand Ringo lui demandera de se lever demain matin. Le souffle de la jeune fille s’apaise, le rythme de son coeur ralentit, et laisse entendre que le sommeil n’est pas loin. Il est l’heure de partir pour nous aussi. Les poupées nous jettent un dernier regard, alors que nous nous envolons pour la Nightmare, à nous et nos patins, nous rappelons que notre monde est celui de la nuit. Ume nous a livré un peu d’elle même ce soir, et il est difficile à dire si elle est déjà consciente du destin qui est le sien...

Le bain avec Ringo

" Ringoooooooo, le baaaaaaain euuuh ! "

La petite fille s’impatiente. Elle suit depuis quelques minutes sa soeur aînée et la harcèle de l’emmener au bain. Elle aime qu’on prenne soin d’elle, et désire plus que tout passer un moment seule avec sa soeur. Elle cherche un argument, traîne des pieds, et marmonne, mais le temps passe et Ringo ne veut rien entendre. Elle attend probablement le retour de Rika, moins patiente, qui l’emmènera à coup sûr, et cédera à son caprice. Mais Ume ne veut pas de Rika, elle veut Ringo ce soir.

Rika est gentille, et tout aussi capable de lui laver les cheveux, mais avec Ringo c’est différent. Ringo lui fait toujours un massage, Ringo ajoute toujours beaucoup de mousse dans le bain, une mousse fraîche et parfumée qui colore le bain d’une multitude de reflets. Ringo chante quand elle prend son bain, et Ume aime sa voix harmonieuse. Ringo ne râle jamais quand Hina prend aussi son bain avec elles, et Ringo la laisse se prélasser ainsi pendant presque une heure, jusqu’à ce que l’eau devienne trop froide pour y rester. Mais ce qu’elle préfère, c’est discuter avec Ringo. Elle finit toujours par devenir toute rouge quand elle aborde le sujet d’Ikki, et Ume trouve ça très drôle. Le bain prend une autre dimension avec elle.

" Qu’est ce que tu as ? "

Ume se sent triste. Elle sait que ce soir, Ringo ne lui dira pas oui, et qu’elle devra prendre son bain toute seule. Elle se dit qu’elle ferait même mieux de ne pas prendre de bain du tout, car elle n’en avait plus envie dans ces conditions. Elle détourne le regard de celui de sa soeur, pointe un doigt vers la salle de bain d’un geste las.

" Aaaah, Reine de la Comédie, allume l’eau et je te rejoins ! "

Super ! Elle a dit oui. La jeune fille se dépêche, ses manches s’accrochent au mobilier qui la retient. Bien trop contente d’avoir réussie, elle continue son chemin en jetant ses affaires pelle mêle. Elle court encore quand elle cherche le savon, elle court encore quand elle se dépêche de préparer la salle de bain, elle court encore en criant le nom de Ringo dans tout l’appartement.

" Viens, allez ! Viens ! "

Elle tire, pousse, déshabille Ringo. La grande soeur se laisse faire, elle sait que ça lui fait plaisir. Le T-shirt vole, la jupe le suit. Ume hésite, elle sait sa soeur frileuse. Elle la pousse alors vers la salle de bain qui commence à sentir bon le savon. Une buée condense déjà les fenêtres et une douce chaleur enveloppe les deux filles. Ume termine de se déshabiller puis se jette dans la bain chaud, trop chaud même. Elle retient une exclamation et une grimace, ajoute de l’eau froide. Ringo l’a rejointe et la frotte déjà vigoureusement. Ses mains sont douces et bienfaisantes, et elle doit retenir un frisson de plaisir quand elle les pose sur son cou.

" Encore, encore ! "

Elle s’amuse comme une folle, joue avec les jambes de sa soeur en les aspergeant d’eau, comme une gamine de 4 ans. Mais c’est drôle, aussi elle ne s’arrête que quand Ringo lui demande de se lever pour la laver. La mousse tourbillonne, forme d’énormes bulles qui éclatent et Ume se prend à rêvasser.

" Dis grande soeur, je parie que je peux faire des bulles plus grosses que ta poitrine. Encore que, elle est vraiment énorme la tienne. Comparée à moi ihi ! "

" Ume, arrêtes ça, on en a déjà parlé. "

" Oh mais tu sais, je crois qu’Ikki aime bien ça. Frotte encore derrière les oreilles. Si tu le laissais toucher de temps en temps, il serait peut être même à tes pieds depuis..."

Ringo avait glissé et buvait la tasse, confuse. Intense moment de complicité, rire de part et d’autre. Rien ne valait un bain avec Ringo.

Ume, Super Héros

La nuit semble happer la faible lumière émanant des lampadaires, créant une atmosphère sombre et glaciale. Le ciel sans étoiles, comme toujours à Tokyo, n’est pas illuminé de sa lune. Pas ce soir. Un grand building annonce minuit sur son cadre analogique géant, entre une pub pour une marque de soda et une autre d’électronique. Les passants se pressent pour rentrer chez eux, hélant un taxi ou se dirigeant vers une voie de métro. Ces adultes ne sont rien d’autres que de grands enfants ayant peur du noir. Dans un monde en décadence, les vieilles peurs refont surface, et chaque ombre semble suspecte.

On tente de se rassurer, on allume des lampes dans les derniers restaurants, on longe les avenues éclairées par les enseignes, en prenant bien soin d’éviter les ruelles sombres. Car si personne n’ose le dire, le monde de la nuit existe, et il ne prend en son sein que les meilleurs. C’est ici que vive les Riders. On entend d’or et déjà le crissement des roues, le bruit d’une rampe qui suinte, les murmures et exclamations de ces chevaucheurs du vide. Il est étrange de voir ces ombres sortirent de nulle part, prendre vie dans la pénombre, et esquisser tant de prouesses techniques sur le terrain de jeu qu’est Tokyo. C’est un autre monde, celui de la nuit, celui du Nightmare.

Les Riders se regroupent, discutent, partagent, combattent. Certains gagneront un territoire ou une pièce ce soir, d’autres seront détruits et brisés à jamais. La loi du plus fort règne, et les faibles sont irrémédiablement exclus du cycle. Dans un tel monde, les malfrats se sont fait une place, et entre anciens barons de la drogue, tueurs, et délinquants, les rues ne sont pas sûres. Il faut donc un certain courage pour défier la nuit à Tokyo. Du courage et du talent, ainsi que des Air Treck., nouvel outil des explorateurs modernes.

Une jeune fille ride ce soir là. Une adorable petite fille, habillée de son manteau aux oreilles de panda. Elle parcourt la ville, franchissant le vide comme une enfant sauterait au dessus d’une flaque d’eau. Elle rit aux éclats sous sa capuche. Elle agite ses bras en une chorégraphie inspirée, ses manches trop longues voletant autour d’elle. Au rythme d’une douce musique, Ume enchaîne les Tricks avec une efficacité et une minutie implacable. Elle connaît le quartier par coeur, et aucune rampe, aucun accès, aucune cheminée n’échappe à son regard. Son style est fluide, quoi que manquant d’un brin de vitesse. Mais Ume préfère prendre son temps, elle se délecte de chaque instant, de chaque brise, de chaque mouvement. Le ciel est à elle, et la nuit lui offre ce qu’elle a de mieux.

Un cri la surprend. Un cri strident, apeuré, celui d’une femme. Le cri reprend, plus nettement, et elle est capable de l’identifier à présent. Tout en bas de l’immeuble de 25 étages sur lequel elle ride. Un groupe d’hommes à l’air menaçant entoure leur proie, l’empêchant de s’enfuir. Ils ont des Air Trecks, mais pas elle. Ume n’aime pas ça, elle trouve leur comportement injuste. Il faudrait que quelqu’un lui vienne en aide. Il faudrait qu’elle lui vienne en aide.

La sensation est intense. Les escaliers de secours rouillés défilent sous ses roues, alors que la petite fille dévalent la pente. Les étages se consument, le temps se rétracte, la vitesse plaque ses habits. Quelques secondes lui ont suffit pour rejoindre le groupe et assommer d’un coup de patins un des riders. Ils sont surpris, mais n’abandonnent pas. Visages cachés sous une cagoule, chaînes et barres de fer en main, ils s’apprêtent à lancer l’assaut. Ume les a déjà contourner. Se servant du mur comme d’un tremplin, la petite fille les dépasse et se retrouve derrière eux. Elle se réceptionne gracieusement sur une roue et entame déjà sa prochaine attaque, un coup direct sur l’un de ses adversaires.

Quand les bandits se retournent sur le corps inconscient de leur partenaire, l’insigne des Sleeping Forest luit sur son casque. Quelques minutes plus tard, la femme se remet debout, seule dans la petite ruelle sombre. Les Riders se sont enfuis, tout comme Ume, qui rentre chez elle. Elle a le sentiment d’avoir bien agit ce soir, ce qui la rend fière. Passant par la fenêtre entrouverte de sa chambre, Ume s’étire alors que la lumière envahit la pièce.

" Où étais tu Ume, je me suis fais un sang d’encre pour toi ! "

" Oh, Hina et moi avons arrêter des méchants ! Je suis une super Héros ! "

" En attendant Super Ume, il est l’heure de se coucher ! "

Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous gratouille ?

Le réveil avait sonné depuis un long moment déjà, sans pour autant réussir à déloger la petite fille de son lit. Il n’avait jamais eu d’autres effets que celui de la faire grogner, mais par principe, il avait toujours fonctionné. Mais si le réveil n’était qu’un élément de décoration dans la chambre d’Ume, la voix de Ringo et l’appétissante odeur du petit déjeuner avait toujours été d’excellentes motivations.

Malgré ce rituel implacable, Shiraume tirait encore les couvertures au dessus de sa tête. Si elle ne se levait pas rapidement, même les Air Trecks ne pourraient pas combler son retard. Et à cet âge là, les maîtresses ont rarement l’occasion d’entendre l’excuse de la panne d’oreiller. La vieille professeur ne manquerait pas d’ajouter une note à la déjà longue liste des défauts d’Ume, entre le caractère asocial et le look négligé de la petite.

Rika finit par entrer dans la chambre désordonnée pour y déloger la paresseuse. Tirant les rideaux, et essayant de paraître le plus jovial possible, elle souffla quelques mots à l’oreille d’Ume, toujours immobile.

" Rika-chaaaan, je suis malaaaaaade ! "

" Ume ! Tu as de la fièvre, tu as mal quelque part ? Ma pauvre chérie, je vais te chercher quelque chose à manger et une boisson chaude, il ne faut pas te déshydrater ! "

Rika avait rapidement posé une main sur son front, et l’autre sur celui d’Ume. Elle avait observé les petits yeux de sa soeur, et les quelques gouttes de sueur qui perlaient à travers son pyjama. Si une petite fille était malade ce matin, c’était bien la cadette des Noyamano. Tout en préparant une maigre collation et un thé, Rika marmonnait pour elle même.

" Pas de doute, elle a du attraper froid hier soir, lors de notre sortie. On oublie trop souvent qu’elle n’a que 10 ans, et que son corps n’est pas aussi fort que le notre..."

" Rika ? Qu’est-ce que tu fais ? Tu n’étais pas censée revenir avec l’épouvantail ? "

Mikan manquait cruellement de tact lorsqu’il s’agissait de trouver un surnom pour sa petite soeur. Mais comme toujours, Ume aurait adoré, et aurait insisté pour qu’on l’appelle ainsi pendant au moins une semaine.

" La pauvre, elle est toute fiévreuse. Je lui prépare un remontant... "

" Fiévreuse ? Le jour de son contrôle de géométrie ? Ahah ! Tu t’es laissée avoir soeurette ! Ume nous fait le coup à chaque fois, une vraie comédienne ! Figure toi que l’autre jour, elle est allée jusqu’à se mettre du maquillage pour bluffer Ringo. Pour la température, le vieux coup de ‘Je mets mon front sur le radiateur’ fonctionne encore... "

Ce jour là, Ume arriva en retard à l’école. Elle fit son contrôle de géométrie comme il était prévu et la maîtresse la gronda une nouvelle fois pour son retard et sa tenue bizarre. Mais le plus dur fut d’encaisser la colère de la Rika trompée, et de devoir la croiser encore ce soir. Dur dur d’être un malade...

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